Mr le Président, Mr le ministre de la Santé;Je vais contre ma nature en vous écrivant ces mots mais je ne peux plus garder le silence.
Cela fait treize ans que je suis infirmière hospitalière et ce en grande partie de nuit.
Je ne me suis jamais plaint de mon travail et des conditions dans lesquelles je l'exerce.
Treize ans où je me tiens debout au milieu d'hommes et de femmes qui se battent pour leurs patients, pour assurer des soins humains et de qualités, pour préserver leurs "outils" de travail. Et là, je regarde autour de moi la lassitude, la déception et le dégoût qui est apparu dans leurs yeux.
Une crise sanitaire s'est déclarée. Des milliers de malades affluent vers nous et nous, soldats de la santé, les attendons avec bienveillance.
Nous sommes "merveilleux de dévouement", notre professionnalisme est loué à chaque crise nous impliquant, la France peut "être fière de son système de santé et dès ses professionnels"... DES MOTS ! Aucune reconnaissance !
Et là se profile un plan blanc pour faire face à cette épidémie, rendant les professionnels de santé déjà épuisés, à bout, corvéable à merci. Finis nos repos mérités, finis nos CA salvateurs. Aucune compensation, encore une fois, aucune reconnaissance...
Je vois ces soignants courber le dos et craindre que cela soit la dernière épreuve qui les fera irrémédiablement céder.
Pendant que vous surfez sur la vague de la psychose populaire, vous appliquez des mesures en douce telle l'utilisation du 49-3, vos faites preuve de répression envers votre peuple qui manifeste sa souffrance, vous snober l'expression du désarroi de vos soldats blancs.
Est-ce la goutte d'eau qui fera déborder un vase déjà plein depuis des années vidé à coup de mesurettes ?
Vous, à l'abri dans vos bureaux, protéger... mais sans vous, Messieurs, la France tiendrait debout ! Sans nous, petites mains de la santé, l'hôpital et le système couleraient !
Prenez enfin soin des personnes qui bientôt ne pourront plus prendre soin de vous !
Une simple infirmière hospitalière